Il devient directeur de cabinet et « acquiert un pouvoir énorme en quelques mois », poursuit Nabil Mouline. Parallèlement, le jeune prince se débarrasse de ses cousins mieux placés que lui dans l’ordre de succession. Tant est si bien qu’en 2015, lorsque son père devient roi et lui ministre de la Défense, il n’en reste plus qu’un, qu’il ne tardera pas à marginaliser aussi. L’autre handicap qui aurait dû ralentir, pour ne pas dire oblitérer totalement la course au pouvoir de Mohammed ben Salmane, c’est son manque de formation. Le jeune homme n’a guère suivi qu’une licence d’administration publique à l’université du Roi-Saoud, à Riyad. Nabil Mouline. Mais cette faiblesse est devenue une force. Ce qui finit toujours par payer dans un pays où le pouvoir reste en famille. Un autre facteur a joué en sa faveur. En 2016, l’élection de Donald Trump donne un véritable élan à Mohammed ben Salmane. Proche du gendre du président américain, Jared Kushner, MBS obtient un soutien inconditionnel des Etats-Unis qui poussent aussi le reste de la famille royale, pourtant en train de se voir évincée, à ne pas réagir.