Rapportée à la population nationale ou comparée au produit intérieur brut (PIB), la consommation intérieure de matières illustre quantitativement une des pressions exercées sur l’environnement et témoigne du comportement plus économe en ressources. Relativement stable jusqu’à la récession économique de 2008, la consommation intérieure de matières diminue ensuite (effet avant tout de la crise du secteur de la construction) pour se stabiliser sur les dernières années à près de 12 tonnes/habitant. Parmi les matières consommées, si certaines sont renouvelables (biomasse, c’est-à-dire principalement les produits issus de l’agriculture et de la pêche ainsi que le bois) les autres ne le sont pas : matières minérales (minerais, métalliques ou non) et combustibles fossiles (l’eau n’étant pas comptabilisée). Les minéraux utilisés principalement dans la construction constituent la moitié des matières consommées en France (772 millions de tonnes au total en 2014). Plus du quart est composé de la biomasse issue de l’agriculture et de la pêche. Les combustibles fossiles (dont 2/3 de produits pétroliers) représentent 17 % du total. L’agrégation dans la nomenclature européenne des flux de matières des minéraux métalliques non ferreux les plus critiques, ne permet pas à ce jour de réaliser de suivi de ces substances. La consommation intérieure de matières rend compte imparfaitement de la pression environnementale induite par le comportement des consommateurs. Afin de compléter cette approche, l’évolution de l’empreinte matière (en équivalent matières premières), comparée à celle du PIB permettra lorsque celle-ci sera disponible, de s’affranchir du biais de la DMC. En effet, cette dernière ne couvre que les flux directs et exclut les flux indirects, c’est-à-dire toutes les matières consommées à l’étranger pour fabriquer les biens importés, y compris celles qui ne franchissent pas la frontière (exemple : combustibles énergétiques utilisés pour produire l’acier qui est importé).