A la suite de l’élection présidentielle de mai 2007, dont la campagne fut marquée par la prise de conscience de l’urgence écologique1, la politique économique de la France a connu une rupture importante: d’une contrainte perçue comme pesant sur l’économie, la protection de l’environnement est devenue une opportunité d’investissement génératrice de croissance et d’emplois. En France, les engagements du Grenelle de l’environnement ont donné, en octobre 2007, un contenu ambitieux, concret et précis à cette évolution. Au plan mondial, la crise économique et financière a servi de révélateur général, pratiquement tous les plans de relance de fin 2008 concentrant les investissements sur les mêmes filières : – les filières qui permettent de lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre par une moindre consommation d’énergie ou par le développement de sources d’énergie décarbonées, – mais aussi des filières qui ont pour conséquence, plus globalement, de réduire la consommation de ressources naturelles, notamment à travers le recyclage des déchets ou le retraitement de l’eau. Cette seconde catégorie de préoccupations répond moins à des considérations environnementales qu’à un souci d’anticiper les conséquences de la reprise de la croissance, en particulier dans les pays émergents, et ses conséquences en termes de pression sur la demande de matières premières dont on a pu mesurer les effets sur les prix et sur l’économie en 2007. Mais ces filières auront aussi des conséquences favorables sur l’environnement puisqu’elles conduisent à limiter l’impact environnemental de notre consommation et de nos modes de production. Aujourd’hui, en France comme dans l’ensemble des pays de l’OCDE2 ou au sein de l’Union Europénne3, cette évolution est perçue comme un enjeu essentiel. Ainsi, les filières de la croissance verte sont les conditions d’une nouvelle « économie verte », qui ne se limite pas à quelques filières et qui doit nous permettre d’adapter nos modes de vie pour que près de 10 milliards d’hommes puissent partager la même planète en 2050 dans des conditions acceptables pour tous, tant en termes de climat que de conditions de vie. il s’agit donc de construire un système économique qui, à long terme, utilise moins ou mieux la ressource énergétique et les matières premières non renouvelables, une économie à la fois sobre et décarbonée : – qui émet beaucoup moins de gaz à effet de serre ; – qui privilégie les écotechnologies : l’ensemble des technologies dont l’emploi est moins néfaste pour l’environnement que le recours aux techniques habituelles répondant aux mêmes besoins